Du yoga et des règles, des lunes, des menstrues...

Yoga pour soulager les douleurs prémenstruelles et des règles

AVANT TOUT… UNE DOULEUR CULTURELLE ET SOCIÉTALE

On nous a appris à vivre nos règles dans la souffrance, on exalte même la douleur. Je ne fais bien sûr pas références aux pathologies réelles comme Endométriose.

Dans toute bonne série américaine, notre super ami gay et nos BBF (best best friends) viennent nous tenir compagnie avec un pot de glace et un film romantique. S’empiffrer et oublier ;o)

C’est une manière de se masquer, de sur-jouer le fait que c’est dur, pénible, éprouvant… d’être une femme. Jusqu'au vocabulaire : débarquement des anglaises, les ragnagnas, les trucs, les machins choses, les fleurs (oh! Plus joli!)...

A l’opposé, on nous tient un discours d’annihilation du cycle : soyons linéaires, constantes comme un homme. L’interdit de la « pause » pendant les règles pointe son nez dans les publicités ; Telle marque de tampons ou de serviettes hygiéniques nous vend la possibilité de continuer toutes nos activités, lisses, nettes, sans traces visibles pour le monde extérieur et avec un sourire niais vissé à notre face.

Nous sommes élevées dans les deux dictâtes sociétaux : souffrance exacerbée ou faire comme si de rien n’était. D’ailleurs pas si incompatible finalement ; la wonder woman se rend au bureau la journée, puis piscine bien sûr et fini écroulée sur le canapé avec son pot de ben & jerrys et sa série Netflix.

Bon alors dans ce contexte quoi faire ?

 

DES MOTS POUR DES MAUX…

Il faut d’abord accepter sa féminité et prendre réellement conscience de ce que sont « les règles ». D’ailleurs je préfère, et utilise dans mes cours de yoga féminin, le mot « lunes » car il apporte une notion de cyclicité et est sommes toute aussi plus joli.

Ou alors le mot « menstrues » qui nous relie plus à notre sang, la réalité du terrain comme dirait la workig girl.

Il y a de vraies prises de consciences à faire pendant nos lunes, j’y reviendrais un peu plus bas dans l’article. Bon je vais néanmoins continuer avec le mot « règles » qui plaira à mon ami Google.

 

ALORS YOGA ET REGLES EST-CE COMPATIBLE ?

Oui ! Il faut surtout faire des postures tout au long du cycle pour assouplir le bassin, les hanches et tout le corps. Pour fluidifier les muscles pelviens.

YOGA AVANT LES RÈGLES

Pour cela, le yoga féminin va mettre l’accent sur :

·       L’ancrage : postures du guerrier ou de la déesse debout, par exemple, en mobilisant le périnée.

·       L’ouverture des hanches et de l’aine : la guirlande, le papillon ou le tigre, par exemple.

·       Les étirements : grandes volutes et étirements des bras debout ou assis ; étirements qui partent des hanches voir de la racine des pieds, ouvrent les côtes latéralement et poussent les bras jusqu’au lointain ; ou postures qui étirent tout le ventre, l’abdomen partent du pubis et mobilisent les muscles sous les seins : postures de la demi-lune debout ou du chameau ou le poisson par exemple.

·       Les torsions : pour triturer les muscles profonds et libérer les tensions physiques et émotionnelles non digérées dans notre ventre : torsion assis ou debout, plus ou moins intenses.

YOGA PENDANT LES RÈGLES :

Je parle ici des 3 premiers jours surtout, ceux où le flux est plus intense.

Il faut se poser dans des postures douces dans lesquelles le ventre peut se détendre :

·       L’enfant (balasana) en respirant tendrement dans le ventre.

·       Le cordonnier (baddha konasana)

·       Le papillon (baddha konasana), en dynamique et en statique, pour prendre conscience de tout son bassin et des douleurs qui peuvent s’y loger ; y compris au niveau du sacrum.
 
·       La pince assise (paschimottanasana), en commençant avec les genoux pliés ; ou la demi-pince assise (ardha paschimottanasana).

·       Le pigeon étiré (eka pada rajapotasana), en laissant le ventre respirer sur la cuisse, le pied.

·       Le cobra (bhujangasana) en gardant bien le pubis et le bas ventre au sol ou le sphinx (salamba bhujangasana)

·       La torsion facile et douce allongée ou assise.

·       La déesse endormie (supta baddha konasana) en posant les mains en triangle sur le bas ventre.

Se poser longtemps dans les postures de 5 mn à 30 mn c’est bien ;o)

Si besoin ajouter des accessoires (coussins, briques, couvertures repliées…). Respirer lentement et se laisser fondre dans chaque posture. Lâcher-prise…

 

POSTURES A EVITER :

En soit, à priori médicalement parlant, aucune n’est vraiment contre-indiquée. 

Malgré tout, pour continuer à laisser-couler dans le flux naturel de ton corps vers la terre, je déconseille les postures d’inversions et toutes celles qui mettront nos bassins au-dessus de notre tête (poirier, chandelle, demi-pont, pont, chien tête en bas, pince debout… ou alors pour certaines juste le temps de 3 respirations)

Et puis, y a tant d’autres jours dans l’année où tu peux les faire !

 

DU PRANAYAMA PENDANT LES REGLES :

Faire des respirations apaisantes.

• ·       La respiration complète yogique par paliers, en positionnant les mains d’abord sur le ventre (faire quelques respirations uniquement ventrales) puis sur la poitrine (faire quelques respiration uniquement pulmonaires) puis sur le haut du dos ou les clavicules/épaules (faire quelques respiration du haut des poumons au niveau du dos). Puis la respiration yogique complète de bas en haut en une seule inspire puis expirer lentement en creusant le ventre.

• ·       La respiration ventrale douce. Là chacune s’écoute ; rien d’intensif. Respirer uniquement dans toute l’ampleur du ventre plus ou moins profondément. Attention, les respirations accélérées ou trop brutales vont activer un flux plus abondant.

• ·       Respirer consciemment en allongeant chaque inspire et chaque expire ; sans rétention de souffle (on lâche tout !). Compter et augmenter les respirations.

VIVRE SON CYCLE FÉMININ EN CONSCIENCE... ET LAISSER COULER

La période des règles, des lunes, des menstrues, est un moment d’introspection, de prise de conscience… c’est l’hiver ! C’est le moment de laisser-couler, de rendre à la Terre-Mère tout ce qu’elle nous a donné.

Alors bénissons ce sang qui coule comme signe de bonne santé féminine.

C’est aussi souvent un moment de tristesse, celle inconsciente du deuil de l’enfant qui ne sera pas créé.

C’est donc le moment idéal pour laisser partir le vieux de nous, nos anciens mécanismes… pour laisser émerger le potentiel de créativité des nouvelles graines à venir !

 

POUR CONCLURE…

Prise de conscience et intériorisation ! S’écouter, s’accueillir pendant ses règles. Et surtout, surtout, faire du yoga adapté à son corps et à son évolution de femme, tout au long de son cycle !

 

POUR ALLER PLUS LOIN

Bienvenue à chacune dans mes cours hebdomadaires de yoga féminin ou lors d’ateliers mensuels de yoga féminin sacré.

Toutes les infos et dates à venir sur mon site www.yogafleur.com

 

J’ai également donné une interview, que vous pouvez retrouver >> ici , 

sur La Dépèche du Midi et les 3 postures sur maxi mag.